Comment faire un shampoing solide ?
Ingrédients/matériel : du SCI ou du SLMI, une ou plusieurs huiles, une ou plusieurs poudres, des huiles essentielles (facultatif) et des petits moules. De quoi faire un bain-marie;
Difficulté: facile
Pour qui: tous;
Avantages : zéro-déchet, fait maison mais avec tensioactifs, facilité de transport, mousse bien;
Inconvénients : les tensioactifs peu éco-responsables, utilisation un peu particulière, peut se révéler irritant sur le moyen/long terme;
Fréquence maximum : 2 fois par semaine;
Comment faire son propre shampoing solide bio maison
Le shampoing solide est à la mode. Il est incontestablement l’emblème du zéro-déchet DIY des cosmétiques. Présenté comme naturel, il a l’avantage de mousser comme un shampoing liquide tout en étant très facile à faire soi-même et à personnaliser selon ses besoins.
Quels ingrédients pour réaliser un shampoing solide DIY
S’il y a toujours des personnalisations possibles, un shampoing solide pour avoir une consistance qui se tienne sous cette forme, est une articulation entre 4 ingrédients basiques en raison de leur texture : le tensioactif, la poudre, le liquide et le corps gras.
Le tensioactif
C’est l’ingrédient qui va véritablement laver et mousser, comme dans un shampoing liquide. A l’heure actuelle, les tensioactifs utilisés pour réaliser des shampoing solides maison ou industriels sont le Sodium Cocoyl Isethionate (SCI), Sodium Coco Sulfate (SCS) et assez récemment le Sodium Lauroyl Methyl Isethionate (SLMI). Une explication plus longue sur les tensioactifs des shampoings solides peut être trouvée dans cet article.
Les poudres
Dans les recettes les plus basiques cet ingrédient n’est pas indispensable mais il l’est à mon sens, car il permet de faire baisser mécaniquement le taux de tensioactifs. Voici pour la partie texture. Pour le côté efficacité pour les cheveux, vous avez l’embarras du choix ! Si l’on cherche à mettre le minimum de tensioactifs, mieux vaut opter, en partie ou totalement, par une poudre lavante pour compenser la perte de détergence : rhassoul, reetha ou shikakai et éventuellement orange sont particulièrement indiquées.
Si vous n’avez pas besoin d’un pouvoir lavant particulier, optez pour une poudre correspondant à votre besoin. La liste étant (très) longue, je vous laisse faire des recherches !
Le corps gras
Si un shampoing solide est forcément constitué d’une bonne partie d’huile ou de beurre végétal, il ne va pas pour autant vous graisser les cheveux. Là encore, choisissez des huiles ou beurres végétaux en fonction de vos besoins (ou de ce que vous avez sous la main, comme moi par exemple).
Le liquide
Au plus simple, utilisez de l’eau. Mais vous pouvez également la remplacer par un hydrolat ou un lait végétal par exemple, toujours dans un but de coller à vos besoin ou vider vos placards.
Les huiles essentielles
Comme dans toutes les recettes maison, il est possible d’ajouter des huiles essentielles. Je ne suis pas une grande fan des huiles essentielles et était sceptique bien avant la mode actuelle qui consiste à les décrier. Pour moi, il faut les utiliser à bon escient : pas pour parfumer, mais comme de puissants actifs pour répondre à des problématiques bien particulières.
Quelle recette de shampoing solide maison naturel ?
Toutes les recettes de shampoings solides sont peu ou prou similaires : elles changent juste le type de poudres et de corps gras et font varier le taux de tensioactifs. Si cela est libre à vous, je vous recommanderai néanmoins de ne pas dépasser (au grand grand maximum !) 50% de tensioactifs. Pourquoi cette cette recherche me direz-vous ? Tout simplement parce que tout doux qu’il soit, un tensioactif surdosé va devenir trop agressif. C’est souvent ce qui est constaté avec les shampoings solides du commerce : au début c’est le miracle, la vie est belle et puis après quelques semaines d’utilisation, les longueurs s’assèchent, le cuir chevelu commence à gratter et à produire des pellicules… Ne cherchez pas plus loin qu’un shampoing solide avec un taux trop élevé de tensioactifs ! Evitez donc cette erreur dans votre création maison.
Comment procéder ?
C’est assez simple ! Commencez par faire fondre le tensioactif au bain-marie. Si vous voulez une texture fine, n’hésitez pas à le broyer un peu au pilon. Ensuite ajoutez en remuant bien les autres ingrédients. Une fois qu’il forme une pâte compacte qui « se tient » (et qui ne s’émiette pas), prenez des petites boules que vous placez dans les moules. Tassez le plus que vous pouvez, cela assurera la tenue de vos futurs petits shampoings.
Comment appliquer son shampoing solide ?
Un peu déroutant au début, le shampoing solide demande une petite adaptation au début. La cause : des années de formatage à n’utiliser que des produits liquides ! Prenez votre pain de shampoing solide : frottez entre les mains, puis appliquez sur le cuir chevelu (quelque soit le shampoing, toujours viser les racines) puis répéter l’opération jusqu’à ce qu’aucune zone ne soit oubliée.
Je ne recommande pas de faire mousser directement le shampoing solide sur la peau : sa forte concentration en tensioactif pourrait créer des irritations. Rincer comme à votre habitude.
Comment faire des soins avec un shampoing solide naturel maison ?
Comme tout bon shampoing naturel, le shampoing solide à vocation à laver en douceur et c’est tout. Les soins, hydratants et nourrissants, seront articulés autour du lavage. Si vous avez l’habitude de faire des bains d’huile, sachez qu’il n’y a aucun problème pour utiliser un shampoing solide : grâce au tensioactif, cela rincera très bien la matière grasse, sans excès bien sûr :).
Comment utiliser les restes de shampoing solide bio ?
Un des inconvénients de l’utilisation du shampoing solide et le fait que comme tout bon savon, il fini par s’émietter et que ces petites « miettes » sont difficilement utilisables. Deux solutions possibles. La première est de rassembler les miettes et de les refondre pour recréer un nouveau shampoing solide.
La seconde, plus pratique, consiste à mettre les miettes, ou même tout ou partie du shampoing solide, dans un petit sachet type organza qui emballe les bijoux lorsque l’on les achète. Je vous conseille même de ne pas forcément attendre « l’émiettement » car l’organza permet de créer une mousse plus importante que frotté seul dans les mains.
Mon avis sur le shampoing solide
J’ai écrit un long article sur les limites du shampoing solide et pourquoi, selon moi, il n’est pas le produit révolutionnaire miracle que l’on veut nous faire croire. Le point qui me dérange le plus est celui des tensioactifs utilisés. Pour rappel un tensioactif est un ingrédient qui va faire l’action de laver et de mousser entre autres. Hors savon, c’est un produit de synthèse même s’il est d’origine naturelle. Cela implique donc qu’il a forcément subi des transformations d’ordre chimique. Ces dernières vont être plus ou moins lourdes, plus ou moins polluantes, et le produit final plus ou moins biodégradable et plus ou moins agressif.
Le problème, dans le cas du shampoing solide, c’est que le tensioactif qui est souvent utilisé (comme dans la recette ici présentée), le SCI, est très doux pour les cheveux certes, mais subit des transformations polluantes pour être produit. A tel point qu’il est impossible pour lui d’être labellisé Nature & Progrès, un des cahiers des charges bio les plus exigeants. Du coup ce que l’on gagne en limitant les déchets, on le perd en terme de pollution de l’environnement. Je dois dire que je connaissais pas cet aspect de cet ingrédient jusqu’à ce que je le reçoive dans mon colis et constate une belle étiquette « nocif » pour les milieux aquatiques, ce qui a été le début de mon enquête. J’ai quand même décidé de tester une recette de shampoing solide pour l’expérience, mais suis assez sceptique de façon générale.
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