Histoire du shampoing bio

De l’antiquité à nos jours : petite histoire du shampoing bio

Du « shampoing bio » dès l’Antiquité

Prenant le contre-pied de certaines de nos croyances actuelles, nos ancêtres se lavaient les cheveux dès l’antiquité. A cette époque bien sûr, les shampoings au sens de produits sous forme de gels moussants tels que nous les avons aujourd’hui n’existaient pas. Ainsi, les produits lavants étaient de l’argile, du henné ou des plantes sous différentes formes. Les premiers étaient donc du shampoing bio sans sulfate !

Longues chevelures et symbolique forte au Moyen-Age

Au Moyen-Age, une mode commence à se propager dans de nombreuses régions du monde : les cheveux longs. Ainsi une belle chevelure est soit un signe de pouvoir chez les hommes, soit un signe de beauté chez les femmes. En Europe à cette époque, c’est le cheveu blond et gracieusement ondulé qui est porté aux nues de la beauté. Les décolorations étaient donc déjà utilisées par ces dames ! Or, nous le savons toutes et tous maintenant, un cheveu long, si l’on veut qu’il dure et soit beau, demande du soin particulier, d’autant plus s’il est décoloré. Ainsi on voit apparaitre les premiers shampoings secs, à base de poudre de plantes mais aussi de nouvelles formules pour laver les cheveux à l’eau comme la graisse animale (un peu étrange d’ailleurs…). Il faut également avoir à l’esprit que cette opération de nettoyage de tête était plutôt rare et pouvait se compter sur les doigts de la main (même d’une) par an et par personne.

Arts et cheveux à la Renaissance

Comme dans beaucoup de domaines, la Renaissance est une époque de découvertes et d’avancées dans la beauté. Celle des femmes, particulièrement, est célébrée dans les arts et le soin du cheveu revient comme une nécessité pour les muses de ces maîtres que sont les peintres italiens entre autres. Elles se mettent donc en quête de l’équivalent de notre shampoing moderne pour maintenir leur aura. Preuve que ce produit d’hygiène suscite l’intérêt de tous, le célèbre Nostradamus livre dans son « Traité des confitures » ces petites recettes pour l’entretien capillaire. Sauf que celles-ci sont bien chimiques : on est loin du shampoing bio ! Sauf qu’à l’époque on ne mesure pas tout le temps la dangerosité de certains produits…

Et ailleurs, le cheveu est roi

Même époque, autre continent. Au pays du cheveu par excellence, j’ai nommé l’Inde. Ses habitants utilisent alors une sorte de fruit lavant qui pourrait être l’ancêtre de la noix de lavage combiné à d’autres herbes pour laver leurs sublimes chevelures sombres. L’Inde étant alors sous domination britannique, les côlons anglais flairent le filon et ramènent le produit sur le vieux continent. Cela explique d’ailleurs l’étymologie du mot : notre shampoing vient de shampoo en anglais lui-même dérivé de l’hindi champna.

L’ancêtre du shampoing bio débarque en Angleterre

Le produit fait une entrée remarquée via la huppée station thermale de Brighton dans le sud de l’Angleterre. En 1759, Sake Dean Mahomed offre une prestation de bain de vapeur et de massage du cuir chevelu à la mode indienne qui se révèle être très prisée du beau monde jusqu’à remonter aux royales oreilles puisqu’il fut distingué par George V. Cependant, ce shampoing, encore sous forme solide, était loin d’être accessible par la majorité car était difficilement à se procurer. Sa commercialisation à grande échelle fut lancée par un certain Kasey Hebert. Mais la composition changea pour introduire des éléments chimiques plus agressifs comme les cristaux de soude. A l’époque déjà, la bataille faisait rage entre shampoing bio et shampoing chimique ! On rapporte qu’à cet époque le lavage des cheveux est difficile car les produits utilisés ont la réputation de donner mal à la tête.

Dop et son shampoing grand public

Le shampoing moderne n’arrive qu’au début du XXème siècle avec des marques dont certaines sont encore présentes à notre époque. En effet Schwarzkopf sort un shampoing en poudre et Drene une formule sans savon agressif. Le réel tournant fut pris par Eugène Schueller, qui créa L’Oréal en 1931 et lança le Platinosel. 3 ans plus tard, Dop est fondé afin de distribuer au grand public ce shampoing enfin simple et agréable d’utilisation. A grand renfort de publicité, Dop va réussir à changer les habitudes capillaires des français et imposer ces différentes variantes dans les salles de bain de l’hexagone. En effet, le lavage des cheveux à cette époque n’était pas encore une pratique régulière et c’est bien un changement de mentalité qui va s’opérer avec les produits capillaires.

Pin-up et cheveu propre

La période d’après-guerre est très marquée par le marketing et l’émergence de la grande consommation. Elle va voir se propager une image beaucoup plus exigeante de l’hygiène corporelle, notamment féminine. Il fallait être alors parfumée et pomponnée à la perfection pour être séduisante. Et cela n’allait bien sûr de pair qu’avec une chevelure propre et brillante comme un sou neuf.

Et le shampoing maintenant ?

Les années 70 furent marquées par la mode du brushing à la Farrah Fawcett. Une déferlante de produits capillaires ainsi que le shampoing de plus en plus fréquent s’imposa alors comme la norme dans les foyers. Ce processus a continué jusqu’à nos jours où nos salles de bains débordent non seulement de shampoings, mais aussi d’après-shampoings, de masques, de démêlants, de laques, gels et colorations en tous genres.

Et le futur ? Que du shampoing bio !

Seulement, on s’aperçoit à la lecture de cet article que ces pratiques sont somme toute récentes dans l’histoire de l’humanité. Il est désormais légitime de s’interroger sur nos modes de consommation mais aussi sur l’action de ces produits. Le shampoing bio sera-t-il la norme dans nos salle de bain de demain ? Nous le souhaitons en tout cas de tout cœur !

Source : L’Histoire du Shampoing (Time, en anglais)