La composition d’un shampoing bio
Formule et composition d’un shampoing (bio ou conventionnel)
Pour comprendre ce qu’est un shampoing bio et l’intérêt qu’il représente, il faut savoir ce qu’est une shampoing tout court !
Qu’est ce qu’un shampoing bio
Quelles sont donc les exigences des labels bio ? Pourquoi les shampoings bio sont-ils des produits extrêmement perfectionnés ?
Quelle est la formule d’un shampoing bio ?
Quels sont les ingrédients à chercher dans un (bon) shampoing ? Ceux à éviter.
Comment être sûr de la composition d’un produit ?
On vous explique comment chercher un bon shampoings bio et pourquoi.
Mais qu’est ce qu’un shampoing bio ? Qu’est ce qui fait qu’il est vraiment naturel ? Qu’est ce qui fait qu’il est efficace ? Qu’il mousse ou pas ? Dans bien des domaines, le bio est simplement le retour aux produits d’avant l’ère du pétrochimique. Après tout, l’humanité ne s’est nourrie et lavée qu’au « bio » pendant des millénaires avant le XXème siècle ! Pour les shampoings, c’est un peu compliqué car ils sont nés en même temps que cette industrie et sont un produit très moderne. Les shampoings sont de base, des produits issus de la pétrochimie. Le shampoing bio est donc un tout nouveau cosmétique, qui demande un renouvellement de connaissances et d’expérience de la part de ceux qui le produisent. D’où la difficulté aujourd’hui de trouver de bons produits et surtout leur prix de vente qui reflètent tout simplement leur coût de production (enfin, pour les bons produits…). Histoire, compositions, enjeux… Je vous explique tout dans cet article !
Besoin d’aide pour avoir de beaux cheveux au naturel ?
Mon service d’accompagnements sur-mesure pour vos cheveux
Suite aux nombreuses demandes que je reçois, je mets mon experience à votre service pour vous orienter vers les bons produits et les bons gestes. Pourquoi c’est plus efficace ? Parce que vous avez quelqu’un à qui parler, que ce soit par téléphone ou par mail ! Je peux ainsi bien cerner votre cheveu et vos besoins, vous rassurer et vous encourager pour construire ensemble votre routine, unique et personnelle.
Formule et composition d’un shampoing
Le savon sans savon : les détergents synthétiques
Jusqu’à l’époque moderne, nous nous lavions essentiellement avec du savon, qui est issu d’une réaction entre un corps gras et de la soude (le fameux procédé millénaire de saponification). Mais le savon ne lave pas en eau dure (et accessoirement laisse un léger film sur la peau et les cheveux après rinçage). Pour pallier à ces problèmes ont été créés pendant la seconde guerre mondiale les syndets (synthetic detergent). Détergents de synthèse mis au point en laboratoire, ils permirent aux marins de se nettoyer avec de l’eau de mer. Les premiers tensioactifs étaient nés. Autre avantage non négligeable, ces syndets sont capables de dissoudre les résidus de calcaire : ils ne laissent donc pas de dépôt au contraire du savon. Les tensioactifs qui les composent seront ensuite allègrement utilisés dans les produits lavants de toute sorte et pour tout usage, du nettoyage industriel aux cosmétiques avec pourtant souvent un ingrédient identique : les sulfates et notemment le Sodium Laureth Sulfate.
Quelle est la structure d’un shampoing ?
Qu’il soit conventionnel, naturel ou bio, voici les ingrédients de base qui constituent un shampoing type liquide en bouteille :
- l’eau : ce sera toujours le premier ingrédient, donc celui dont le shampoing contiendra le plus (sauf pour les shampoings solides, qui n’en contiennent pas);
- un tensioactif primaire : c’est lui qui a la capacité de dissoudre le gras et les impuretés de façon générale. Il détermine aussi en grande partie le pouvoir moussant du produit. C’est pour cela qu’il est en seconde position après l’eau et représente (avec le tensioactif secondaire), la grande majorité de la formulation du produit;
- un tensioactif secondaire : lave et mousse aussi, mais de façon moindre que le tensioactif principal. Sa fonction principale serait plutôt d’adoucir ce dernier qui est souvent irritant;
- un ou des conservateurs. C’est eux qui, en bloquant la prolifération des bactéries, vont empêcher le shampoing de se dégrader et va nous permettre de le garder plusieurs mois voire plusieurs années. Le conservateur est indispensable en phase aqueuse, donc obligatoire dès qu’il y a de l’eau;
Il s’agit là de la base de la formule d’un shampoing (ou de tout autre produit lavant type gel avec de l’eau d’ailleurs). Mais il peut y avoir (quasiment tout le temps d’ailleurs) des additifs pour apporter d’autres effets au produit. Sachant que la plupart des shampoings conventionnels sont formulés à partir d’un cocktail de tensioactifs peu ou prou identiques, ce sont les additifs qui vont vraiment faire la différence du produit :
- les agents visants à rendre le shampoing plus agréable à utiliser: épaississants, nacrants, colorants, opacifiants et parfum;
- agents ayant pour but de « texturiser » le cheveu. Adoucissants et surgraissants, épaississants…
- stabilisateurs de mousse et de PH;
- actifs soins;
- …et bien d’autres encore en fonction du formuateur.
Quels sont les ingrédients nocifs dans un shampoing chimique ?
Cette la formule est celle d’un shampoing conventionnel comme d’un shampoing bio, tous deux de forme liquide. Elle peut donc être tout à fait inoffensive. Sauf que dans le cas du conventionnel, on s’aperçoit que quasiment tous les ingrédients posent problème:
- l’eau déminéralisée : bon, a priori pas de soucis avec l’eau 🙂 ;
- les sulfates. Dans la grande majorité des shampoings chimiques les tensioactifs principaux sont des sulfates (je reviendrai sur les différents types de tensioactifs dans la suite de cet article). On attaque le cœur du problème. Non seulement à cause de leur nature et de leur effets mais aussi car c’est l’ingrédient principal d’un shampoing. Ils sont aussi reconnus comme irritants pour la peau et les muqueuses, ils ont aussi la fâcheuse tendance à faciliter la pénétration de substances toxiques à travers la peau… Le problème est aussi leur mode de production : ce sont des ingrédients de synthèse très polluants à produire, et donc la biodégradabilité et elle aussi très mauvaise. Les plus utilisés sont : le Sodium Laureth Sulfate (SLES), le Sodium Lauryl Sulfate (SLS), l’Ammonium Laureth Sulfate (autorisé en bio) et le Sodium Myreth Sulfate (très irritant donc bien plus rare). Ceux-ci sont à bannir de tous vos cosmétiques car ce sont les tensioactifs les plus irritants. Dans un shampoing ils sont inutilisables sans être complétés par un tensioactif secondaire qui va adoucir ces effets, même si cela ne va que les masquer, mais en aucun cas les annuler. Ils sont très largement utilisés dans les cosmétiques car ils sont très bon marchés et ne laissent aucune saleté après leur passage.
; - les conservateurs : obligatoires dans un produit constitué d’eau. Le plus connu d’entre eux est le paraben. Depuis quelques années les études et contre-études font rage autour de son potentiel cancérigène. Toujours est-il qu’il est allergène et très fortement soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. A bannir donc, mais à ne pas remplacer par la methylisothiazolinone ou la Methylchloroisothiazolinone qui sont de bien pires allergènes;
- dans les additifs, je vous épargne la liste exhaustive des indésirables. On y trouve en vrac les tristement célèbres silicones (agents occlusifs, empêchent vos cheveux d’absorber les soins) supposés gainer votre cheveu et les huiles minérales tout bonnement dérivées du pétrole censées également soigner vos cheveux;
- les PEG : désignés par les appellations « PEG-chiffre ». Très présents dans les shampoings et les cosmétiques de façon générale, ce sont des dérivés de pétrole très polluants.
- les alcools : ils sont utilisés pour différentes raisons (antiseptiques, confort, antibactériens…) dans les shampoings mais sont nullement indispensables. En théorie asséchants, cet effet peut être contrebalancé par une formulation équilibrée et d’autres produits de qualité. Évitez tout de même l’ « alcohol denat » et remarquez qu’il doit figurer en fin de liste, sinon sa concentration sera trop importante et le shampoing asséchant;
No-poo, transition, routine naturelle : le guide gratuit pour passer le pas !
Si vous démarrez totalement dans le cheveu au naturel, il y a quelques notions à connaître. Tout d’abord, le no-poo, qui émerge forcément lorsque l’on parle de faire son shampoing maison puisque qu’il s’agit d’éliminer toute substance pétro-chimique néfaste de votre tête. Pour plus d’informations, veuillez lire cet article que j’ai dédié à la méthode no-poo. Ensuite la routine naturelle : il s’agit tout simplement de l’ensemble des gestes récurrents que vous allez opérer pour laver et prendre soin de vos cheveux au naturel.
Enfin la transition. Alors que c’est peu connu, il faut savoir que l’on ne passe pas forcément très facilement d’une routine « conventionnelle » à une routine naturelle : la première est tellement violente que les cheveux et le cuir chevelu ont besoin d’une période d’adaptation. Pour s’y mettre facilement, n’hésitez pas à télécharger mon e-book gratuit qui vous guidera dans les premières étapes. N’hésitez pas, je l’ai conçu spécialement pour être simple et intuitif !
Qu’est ce qu’un shampoing bio ?
Les labels bio en cosmétiques
Par pure définition, un shampoing bio est un shampoing qui comporte un label biologique. Voici une liste des principaux labels bio. Labels avec un « s »…mais pourquoi y en a t’il plusieurs ? Tout simplement parce qu’ils ne se valent pas en terme d’exigences et que ces dernières sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit : vegan, cruelty free, biodégradable, taux d’ingrédients d’origine naturelle, respect des normes environnementales et sociales de la fabrication du produit…Cherchez celui qui vous correspond le mieux. On vous a fait une petite liste de ceux qu’il est le plus facile de trouver en France :
- le label AB et label européen : depuis quelques années, ces deux logos répondent au même cahier des charges. Voici en substance ce qu’ils visent : 95% des ingrédients sont issus du mode production biologique. Très bien, mais ce sont les 5% restants qui pêchent…car rien n’empêche les producteurs d’y mettre certains ingrédients de synthèse issus de la chimie. Sans parler des quats qui y sont autorisés, ainsi que de l’amonium lauryl sulfate, mais je reviendrai sur son cas dans la suite de cet article;
- Cosmos organic : cette association européenne réunit entre autres nos Cosmébio et notre Ecocert. Le cahier des charges définit 100 % d’ingrédients biodégradables, au moins 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle, au moins 95% d’ingrédients végétaux biologiques, au moins 20% d’ingrédients biologiques et au plus 5 % d’ingrédients autres. Mais ceux-ci sont listés et donc bien identifiés.
- Nature & Progrès : ce label est un des rares à intégrer une dimension sociale et économique. Les tests sur animaux y sont interdits et 100% des ingrédients végétaux doivent être issus de l’agriculture biologique. Sans doute l’un des labels bio les plus fiables même s’il est imparfait.
Le cas des produits naturels non-labellisés
Un shampoing bio peut-il être biologique sans avoir de label ? Au sens légal non, pourtant du point de vue de la qualité des ingrédients, oui. Car un produit qui présente une formule dont tous les ingrédients sont d’origine naturelle, biodégradables, fabriqués selon des process non-polluants biologiques fait de lui en pratique un shampoing bio. Et il existe des marques qui rentrent dans cette catégorie avec des gammes de très haute qualité sans label. Faire labelliser un produit est très contraignant et très cher. Très contraignant car ils ont leurs limites. Ce n’est pas parce qu’un ingrédient est naturel et bio qu’il est bon pour la peau et les cheveux. Ainsi, le débat fait toujours rage au sujet de certaines substances autorisées ou non dans les labels. Ainsi, certains fabricants choisissent de se passer de label bio pour leurs shampoings naturels pourtant d’excellente facture car ils ne sont pas en accord avec les cahiers des charges proposés et préfèrent garder toute liberté et marge de manœuvre dans la formulation de leurs produits.
A l’inverse les grands industriels des cosmétiques semblent actuellement piqués par la mouche des « sans machin sans trucs ». Les mentions « sans silicones », »sans parabens », « sans agents occlusifs » et autres affichés sur un bel emballage bien vert agrémenté d’une pure et innocente goutte d’eau, ça vous dit quelque chose ? Et pourtant si vous en étudiez l’étiquette, vous vous apercevez que certes il n’y a pas de silicones mais qu’il y a des quats à la place, que les parabens sont bien absents mais qu’ils ont été remplacés par de la methylisothiazolinone ou de la Methylchloroisothiazolinone, ces ersatz étant tous pires que ce qu’ils remplacent. Cela s’appelle du greenwashing et c’est une technique très utilisée des acteurs historiques des cosmétiques (ou d’autres secteurs d’ailleurs) pour continuer à vendre des cochonneries au lieu de faire des recherches et de formuler de vrais produits naturels. Donc si une grande marque propose un « sans quelque chose » sans label bio, méfiez-vous !
Le shampoing bio et naturel : un produit nouveau et innovant
Les shampoings se sont rapidement développés dans les années 60 à la suite de l’invention et de la mise sur le marché des syndets. Des dizaines d’années plus tard, force est de constater que la plupart des shampoings, qu’ils soient vendus en supermarché, en pharmacie ou par des marques de luxe ont la même base : le sodium laureth sulfate (ou à limite le sodium lauryl sulfate, il y a une différence de transformation chimique entre les deux, mais c’est très proche). Vous pouvez voir des différences à l’usage entre les différentes marques mais ça ne sera que cosmétique… Or le SLS ou le SLES sont bien trop irritants pour avoir une chevelure et un cuir chevelu « sains ». Les silicones (ou l’huile minérale et les quats) vont presque travailler en synergie avec les sulfates : en enveloppant le cheveu d’une fine couche de plastique, ils vont masquer les effets de dévastateurs de ceux-ci. Comme du maquillage. Voilà pourquoi vous pouvez avoir des cheveux d’apparence brillants mais très abimés, tout raides, fourchus et cassants. Parallèlement les silicones, de par leur « qualité » d’agent occlusif, empêchent toute pénétration de soin hydratant et nourrissant qui pourraient aider le cheveu agressé par les sulfates. Voilà pourquoi avec ces derniers les silicones (et leurs amis) sont à bannir absolument de votre shampoing mais aussi de votre après shampoing et masque.
Tout l’enjeu pour la formulation des shampoings bio est de créer qui lave efficacement et agréablement sans utiliser les sulfates qui ont toujours été à la base des shampoings depuis leur création. En ce sens, il s’agit d’un tout nouveau cosmétique. Et la difficulté est réelle : il faut dénicher tout d’abord de nouveaux tensioactifs (la plupart des labos français n’en produisent pas) faits à base de végétaux qui ont à la fois un bon pouvoir lavant et un bon pouvoir moussant. Car si la mousse ne conditionne en rien la qualité de lavage, elle est par contre exigée par la plupart des consommateurs car elle rend le produit agréable à utiliser. Ensuite, il faut apprendre à formuler ces tensioactifs : la plupart s’épaississent mal, se solubilisent mal dans l’eau. Une fois cette base établie, il faut encore lui ajouter des conservateurs de qualité et des actifs qui vont rendre le produit agréable à utiliser (parfum par exemple). Il faudra veiller enfin à ce que toutes ces substances « travaillent » bien. C’est à dire ajuster les quantités des uns et des autres et voir comment les uns réagissent aux autres et quels effets cela produit. Ainsi, la formulation d’un bon shampoing bio est très longue, et nécessite des connaissances des ingrédients que les formulateurs conventionnels n’ont tout simplement pas. Si l’on ajoute à cela le prix d’achat des ingrédients qui est bien plus cher que pour un produit chimique, on comprend le prix plus élevé du shampoing bio à la vente.
Le shampoing bio et naturel : repenser sa routine cheveux
Un bon shampoing bio va laver sans agresser. Et c’est là que se situe la différence fondamentale avec un shampoing conventionnel : grâce à l’effet « maquillant » des silicones, nous avons pris l’habitude de penser qu’un shampoing lave, nourrit, lisse, hydrate, fait briller… Alors que la mission d’un lavant de qualité est tout simplement de laver efficacement en laissant le cheveu propre. Le tout avec une utilisation agréable et des ingrédients non-polluants. Hydrater, nourrir… seront la tâche des soins complémentaires en avant ou après-shampoing. Cela nous amène donc à repenser totalement notre manière de concevoir notre routine d’entretien des cheveux. D’autant plus qu’un shampoing clean est la base de toute routine de qualité : impossible de mixer produits chimiques et produits naturels car leurs effets s’annulent. En effet, les bains d’huiles, d’aloe vera ou tout autre actif naturel ne pourra jamais passer la barrière des silicones pour atteindre le cheveu.
Cette différence entre les produits naturels et les produits aux sulfates/silicones explique pourquoi il y a souvent besoin d’une période de transition lorsque l’on passe de l’un à l’autre. Celle-ci se manifeste par exemple par des cheveux poisseux, ternes, abîmés…Bien que ces réactions soient tout à fait normales, elles sont loin d’être obligatoires lors du passage au shampoing bio et certains voient leur chevelure s’améliorer dès qu’ils délaissent les produits chimiques. Je vous explique dans cet article comment passer au mieux la période de transition.
Comme pour le monde du bio en général, il faut comprendre comment ça marche pour en tirer les pleins bénéfices. Ainsi, il vous faudra prendre en compte que votre shampoing lave et c’est tout. Pour le reste pas d’inquiétudes : le naturel est une mine d’or en ce qui concerne les soins capillaires et les marques bio proposent également de très bons soins !
Quelle est la formule d’un shampoing bio ?
Vous l’auriez compris, il y a des bons… et de moins bons shampoings bio. Malgré les labels, certains fabricants sentant le marché porteur arrivent à intégrer des substances douteuses. D’un autre côté, le shampoing bio liquide est un produit très délicat et difficile à formuler : augmenter de 1% un actif peut alors changer tout l’équilibre du produit ! Ainsi il arrive qu’en dépit de toutes les bonnes intentions du fabricant le shampoing soit mal formulé ou mal dosé. Reste après l’affinité qui elle, est entièrement subjective et propre à chacun. Sans surprise, un shampoing bio a la même structure qu’un shampoing conventionnel : de l’eau, des tensioactifs détergents et des conservateurs (et éventuellement des additifs). La vraie différence de qualité se fait au niveau de la nature de ces différents ingrédients, surtout en ce qui concerne les tensioactifs, étant la base dans un shampoing.
Les tensioactifs bio et naturels : de grandes différences de qualité
Le tensioactif va véritablement faire l’action de “nettoyer” au sens où on l’entend. Dans les shampoings chimiques le tensioactif est un sulfate qui va nettoyer en décapant. Les shampoings sont dans leur grande majorité constitués de plusieurs tensioactifs dont le dosage est indiqué par leur position dans la formule INCI du produit. Il devrait être plus doux dans les shampoings bio mais malheureusement certaines substances sont autorisées alors qu’elles sont reconnues comme irritantes.
Le problème de l’Ammonium Lauryl/laureth Sulfate (ALS)
L’Ammonium Lauryl Sulfate (ALS) est le tensioactif qui pose un énorme problème en cosmétique biologique ! Vieux tensioactif tombé en désuétude, il a été repêché par les industriels sentant la vague anti-sodium laureth sulfate. Bien qu’extrait de l’huile de coco et de l’huile de palmiste (d’origine naturelle donc), il appartient tout de même à la famille des sulfates et a un potentiel irritant identique voir plus élevé que le SLS. Mais il a également l’immense avantage d’être tout de même admis par les labels bio les plus permissifs et les produits bio les moins chers… Incohérence, cadeau aux industriels pour faire du bio « cheap » ? Quoiqu’il en soit, je vous recommande de passer votre chemin si vous êtes tentés d’acheter un produit en contenant : cela ne peut être un bon shampoing bio.
Le problème de la Cocamidopropyl Betaine
La Cocamidopropyl Betaine est souvent utilisée comme tensioactifs secondaire pour adoucir le tensioactif principal. Or, le suffixe « propyl » indique un traitement par pétrochimie. Cela est donc polluant est ce traitement doit être correctement effectué pour enlever toute nocivité au produit. Là encore cette substance est admise dans des labels bio, ce qui pose question de leur cohérence vis-à-vis des exigences en matière d’écologie.
Les tensioactifs sulfatés ou issus des acides aminés
Si l’immense majorité des tensioactifs utilisés dans les shampoings et cosmétiques sont issus des sulfates, une nouvelle génération vient changer la donne dans ce domaine. Ils sont issus des acides aminés. Sans rentrer dans un point trop poussé en chimie, les acides aminés sont des composants physiologiques de base de la peau et de la fibre capillaire. Les tensioactifs qui en sont dérivés vont donc avoir en plus un léger effet soin sur les cheveux. Bon point, mais qu’en est-il de leur capacité lavante ? En fait, elle est excellente, et ceci dans une grande douceur, sans aucune agression pour la fibre capillaire. Leur pouvoir moussant est quant à lui mesurable à celui des sulfates !
S’ils semblent si parfaits, pourquoi ne sont-ils pas largement utilisés ? En partie à cause de leur coût : ils sont bien plus chers que les détergents issus des sulfates. Mais aussi à cause des difficultés rencontrées dans leur intégration à une formule de type shampoing. Leur « texturisation » est bien plus difficile et beaucoup de professionnels n’ont tout simplement pas le savoir et l’expérience pour les intégrer dans les formuules INCI.
Vous trouverez ces pépites sous l’appellation “Sodium cocoyl glutamate” ou “Sodium lauroyl sarcosinate” par exemple.
Liste des tensioactifs à utiliser ou à éviter dans un shampoing (bio ou pas)
Il existe une multitude de tensioactifs avec des degrés d’irritabilité très différents. Mis à part ceux dont j’ai parlé nommément, voici une liste non-exhaustive dont la tolérance est propre à chacun(e). Nous avons tous des natures de cheveu différentes, donc des besoins différents. Un cheveu gras avec un cuir chevelu sain par exemple sera plus tolérant (et aura besoin d’un pouvoir lavant supérieur) qu’un cheveu sec avec un cuir chevelu sensible.
Les tensioactifs trop agressifs à éviter
- ammonium lauryl/laureth sulfate – Autorisé en bio ! ;
- sodium laureth sulfate (SLES);
- sodium lauryl sulfate (SLS);
- sodium lauryl sulfoacetate (SLS);
- sodium myreth sulfate : très irritant donc plutôt rare.
Les tensioactifs moyennement irritants (à vous de voir votre niveau de tolérance !)
- cocamidopropyl betaine;
- disodium cocoamphodiacetate;
- disodium laureth sulfosuccinate;
- laurdimonium hydroxypropyl hydrolyzed wheat protein : produit de base sain mais procédé de fabrication très polluant;
- sodium coco sulfate : naturel mais de la famille des sulfate donc à surveiller si il n’a pas d’effet asséchant sur le long terme.
- sodium cocoyl isethionate : SCI, souvent utilisé pour la fabrication des shampoings solides. Pose problème car est très polluant à produire et souvent utilisé à bien trop haute dose. Pour plus d’informations, je vous invite à lire l’article que j’ai rédigé à propos des shampoings solides;
Les tensioactifs à privilégier
Les tensioactifs primaires :
- sodium lauroyl sarcosinate;
- sodium methyl cocoyl taurate;
- sodium cocoyl glutamate;
- coco glucoside;
- decyl glucoside;
- lauryl glucoside
- sodium cocoamphoacetate;
- sodium glutamate;
A noter ici que les tensioactifs avec le suffixe « glucoside » sont issus du sucre. De bonne qualité lavante et douce, ils souffrent néanmoins d’un faible pouvoir moussant. Mais ce n’est pas pour cette raison que vous devez les exclure : bien formulés en synergie avec d’autres ingrédients, ils peuvent faire partie d’un très bon shampoing qui mousse bien. Les tensioactifs d’acides aminés sont quant à eux reconnaissables aux suffixes suivants : -sarcosinate,
-isethionate, -taurate.
Les tensioactifs secondaires :
- disodium cocoamphoacetate;
- disodium lauroamphoacetate;
- coco betaine;
- lauryl betaine.
Ces listes sont bien sûr non exhaustives et évoluent en fonction des recherches dans les cosmétiques.
Les autres ingrédients de votre shampoing bio
Les tensioactifs couvrent la grande partie de la formule d’un shampoing type gel ou solide. Pourtant, il faut être également vigilant sur le reste de la formulation : bien que très faiblement dosés, certains ingrédients peuvent être nocifs. Comme un shampoing conventionnel, le shampoing bio contiendra des conservateurs, possiblement un ou des alcool, et des actifs (huiles végétales, huiles essentielles…). Malheureusement au contraire des tensioactifs, il est quasiment impossible de vous lister ici ceux qui se retrouveraient dans le shampoing bio idéal type. Il me semble plus pertinent de vous indiquer ceux qu’il faut éviter.
Un intrus dans mon shampoing « bio » : les quats
Outre l’ammonium laureth sulfate, dont j’ai abordé la situation dans la partie liée aux tensioactifs, un autre ingrédient discutable se retrouve très souvent dans les cosmétiques bio : les quats. Ils ont très discrètement pris la place des silicones, que l’on a fait sortir par la grande porte (en tout cas pour les produits que l’on veut vendre comme « sains » et « naturels »). Silicones qui ont pour fonction de donner cet effet lissant et démêlant (plus d’infos ici sur les silicones et les quats comme agents occlusifs). Le problème est que s’ils ont un effet sur les cheveux quasi-similaires, leur nocivité l’est aussi. Mais pourquoi autoriser les quats en cosmétique bio ? La question est intéressante car, pour nettoyer, un shampoing n’a pas intrinsèquement besoin de ce type de substance. C’est juste qu’ils améliorent beaucoup l’aspect fini des cheveux après utilisation. Mais le problème est maintenant que l’utilisateur y est habitué. Autant dire que de nombreuses marques ne peuvent tout simplement pas faire l’impasse sur cet effet. Cependant, certaines arrivent à faire sans, donc cela est tout à fait possible ! Toujours est-il que les ammoniums quaternaires peuvent être trouvés sous les dénominations comportant le suffixe « -monium ».
Les additifs naturels : à manipuler avec précaution
En plus de la base lavante, un bon shampoing va comporter des additifs. Dans le cas des produits bio, ils se doivent d’être naturels. Il existe tout un panel de substances de qualité comme les alcools gras (« cetearylique », « acetyl » ou « -stearyl »), les huiles et beurres végétaux, acides aminés, vitamines et autres huiles essentielles. Mais comme c’est connu de ces dernières, ces ingrédients doivent être manipulés et dosés avec précaution, sous peine d’avoir un effet annulé voir contraire. Un excellente formulation, au contraire, va permettre un effet de synergie : l’association de deux actifs va produire un effet qui n’existe pas lorsqu’ils sont utilisés seuls. En fait, ils sont aussi délicats à utiliser que les tensioactifs.
A ce moment de la lecture de cet article, vous devriez alors vous poser la question suivante : « mais comment m’assurer de la qualité de mon produit et qu’il va être efficace? ». En fait vous pouvez être sûrs de la composition, mais pas de l’effet qu’ils vont avoir sur vos cheveux. Mais vous pouvez néanmoins vous en approcher et finalement faire le plus important : enlever les ingrédients dangereux pour votre santé et l’environnement. En suivant les recommandations de cet article et de comment choisir un bon shampoing bio, vous devriez déjà être en mesure d’éliminer les principaux pièges. Mais le seul, l’unique moyen de vérifier l’intégralité des ingrédients et de les vérifier un par un sur un site de confiance, comme la Vérité sur les Cosmétiques. Méfiez-vous des applications mobiles de vérification dont aucune pour le moment n’est fiable. Fastidieux certes, mais on ne change pas de shampoing tous les jours.
Cela vous garantit l’innocuité mais pas l’efficacité du shampoing. Tout d’abord car les actifs naturels étant très délicats, un dosage mal équilibré peut mettre en péril la qualité d’un formule pourtant irréprochable. Ensuite il y a l’affinité, qui est elle toute subjective et propre à chacun. Cheveux secs, gras, cuir chevelu sensible… Nous avons chacun nos particularités et ce qui correspondra à l’un ne correspondra sûrement pas à tout le monde. Dans un cas comme dans l’autre, seul le test à long terme (et une fois la période de transition terminée) vous dira si ce shampooing est fait pour vous… ou pas !
Vous avez trouvé cet article intéressant ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à approfondir le sujet avec les articles suivants :
Merci vraiment pour cet article il est vraiment riche!! Néanmoins j’ai un soucis avec les correspondances naturelles genre « exemple d’un tentioactif naturel et Bien connu au quotidien svp! »
Bonjour,
Merci ! Par contre je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire …
Capillairement,
Emilie
Bonjour
Merc infiniment c’est un excellent article.
Si c’est possible pouvez vous nous donner une formule détaillée avec les pourcentages relatifs aux composants pour développer un nouveau produit Merci.
Bonjour Meriem,
Merci 🙂 Vous avez des recettes de shampoings maison dans la section « faire son shampoing bio ».
Capillairement,
Emilie
Merci un très excellent article. Pouvez vous nous donner une formule détaillée avec les pourcentages relatifs aux composants merci.
Bonjour,
Merci pour votre retour ! Vous avez des recettes détaillées dans la rubrique « faire son shampoing bio » car cela faisait beaucoup dans un seul article 🙂
Capillairement,
Emilie